TURQUIE - Istanbul
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Ancienne résidence du souverain, le palais de Topkapi est le plus prestigieux vestige de l'empire ottoman. Situé sur l’emplacement de l’acropole de l’antique Byzance, il surplombe le Bosphore. Plusieurs fois modifié, le palais traduit l'ouverture des Turcs vers les styles successifs qui ont animé l'architecture européenne. Topkapi fut un lieu de pouvoir et symbole de la puissance des sultans. Ce palais est l'un des plus beaux du continent. Le sérail en était l'épicentre. Cet univers clos entouré de remparts de cinq kilomètres de long accueillait aussi l'administration centrale qui était organisée autour du souverain. | ||
Six ans après avoir édifié un palais au centre de Constantinople, nouvellement conquise, Mehmet II Fatih « le Conquérant » (1444-1481), choisit un nouveau site, situé à la pointe faisant face au
Bosphore de la péninsule qui forme la ville, pour faire construire une demeure qui sera celle des ses descendants jusqu’au milieu du XIXe siècle. Le promontoire, qui sera désormais appelé « pointe du Sérail », correspond au site de l’antique Byzance ; il est peu habité à l’époque byzantine et abrite essentiellement des églises et des monastères. De 1459 à 1462, une superficie de près de soixante hectares est nettoyée de ses constructions antérieures, à l’exception de l’église Sainte Irène, qui servira d’arsenal. L’ensemble palatial est entouré d’une enceinte percée à l’origine de quatre grandes portes monumentales. L’une d’elle, la porte du Canon, disparue en 1862 à la suite d’un incendie, lui vaut son nom actuel de Topkapi. |
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Harem du palais de Topkapi | ||
L’apparente dispersion des édifices et l’aspect pavillonnaire du palais cachent une disposition de grande rigueur. L’ensemble est disposé de part et d’autre d’un axe qui épouse la ligne de crête de la péninsule et qui progresse du public au privé en avançant vers la pointe de la terre. Cette progression axiale est composée d’une succession de cours.On pénètre dans la première cour par la porte Impériale, bâtie sous Mehmet II en 1478, située derrière Sainte Sophie et légèrement désaxée précisément à cause de la présence de ce monument. Cette cour sert d’antichambre à la foule qui se presse devant le palais. Elle est bordée des enceintes des différents bâtiments utilitaires. |
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Dynastie Ming, début du 15ème siècle | ||
La
deuxième cour est un espace structuré, de forme légèrement trapézoïdal, long de cent soixante-dix mètres et large en moyenne de cent vingt mètres. Des portiques l’entourent sur la majeure partie de son pourtour. Le portique de droite s’ouvre par trois portes vers les bâtiments des cuisines impériales. Elles se composent de dix espaces identiques, formés d’une pièce carrée couverte d’une coupole surmontée d’une lanterne, avec un vestibule couronné d’une voûte en pyramide octogonale tronquée se terminant également par une lanterne, qui sera remplacée par la suite par une cheminée. Reconstruites, après un incendie qui se déclara en juin 1574, par le grand architecte Sinan, ces cuisines constituent la principale caractéristique du palais vu de la mer. Les cuisines renferment une riche collection de porcelaines chinoises et japonaises, constituant l’une des trois plus grandes collections de porcelaines chinoises du monde avec plus de 10 000 pièces. Les céladons ainsi que les pièces de la période bleu-blanc sont les porcelaines les plus spectaculaires de la collection. A ce jour 200 pièces du style bleu-blanc sont recensées de part le monde et 40 d’entre-elles sont présentes au palais de Topkapi. Elles appartiennent aux dynasties Song (960-1279), Yuan (1280-1368) et Ming (1368-1644). A gauche de la cour se situe la salle de réunion du Conseil ou Divan que surmonte une haute tour dite tour de la justice. L’ensemble, que l’on appelle Kubbealti est constitué de trois pièces à coupole. A côté du Divan, dans un bâtiment aux fenêtres grillagées, se trouve la section des armes. |
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Le fameux SpoonMaker de 86 carats (Kasikçi) | Poignard serti d'émeraudes | |
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La vue de la troisième cour à travers la porte de la Félicité est obstruée par la salle d’audience, laquelle constitue ainsi un prolongement de la deuxième cour, puisque les grands dignitaires et les ambassadeurs étrangers pouvaient y pénétrer pour contempler le sultan. La librairie d’Ahmed III se situe derrière la salle d’audience, au milieu de la cour. Construite en 1719, elle est couverte d’une grande coupole centrale, et ses murs sont tapissés de chatoyantes faïences d’Iznik. |
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La
quatrième cour. A droite, la mosquée du Sofa, construite par Mahmud II ; un peu plus loin, le kiosque de Mecidiye, la plus récente des annexes du palais, construite en 1840 par Abdülmecit I avant son déplacement au palais de Dolmabahçe. Au milieu de la cour se trouve le cabinet du médecin en chef (hekimbasi Odasi) du XVe siècle. A sa droite se situe le kiosque de Sofa, un exemple typique de l’architecture turque construit par Ahmed III. Au début il servait de coin de repos, par la suite il devint une salle destinée aux invités durant la période des Tulipes (1718-1730). |
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