TURQUIE - Istanbul
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Sainte Sophie fut la cathédrale du Patriarcat oecuménique de Constantinople pendant plus d’un millénaire. À l'origine connu comme la Grande Eglise, en raison de sa grande taille, elle prit le nom de Hagia Sophia (Aya Sofia), la « Sagesse Divine » du Christ. L'église semble avoir été fondée par Constantin le Grand. Le bâtiment initial a été érigé sur les ruines d'un temple d'Apollon, situé sur une colline dont la vue donnait sur la mer de Marmara. L'historien Socrate, rédigeant en 440 son histoire ecclésiastique des années 305 à 439, attribue la construction de l'église à Constantin II (337-361), fils de Constantin le Grand vers 360. En 404, le peuple révolté par l'exil de Jean Chrysostome incendie l’église. Reconstruite par Théodose II (408-450) et consacrée en 415, elle est à nouveau détruite pendant la révolte de Nika (15 janvier 532). Après la répression de la révolte, Justinien conçoit le projet grandiose de reconstruire la Grande Eglise. Le mathématicien Anthemios de Tralles et l'architecte Isidore de Milet sont chargés de la construction. Des matériaux précieux affluent de tout l’empire et l’on va même jusqu’à dépouiller l’une des Sept merveilles du Monde, le temple d’Artémis à Ephèse. Les travaux durent cinq ans (532 537) et le 27 décembre 537, le patriarche Menas (536-552) consacre l'église. En 539 la coupole s’effondre. Isidore de Milet la reconstruit mais en diminuant son rayon et en la renforçant au moyen d’énormes contreforts qui lui donne son actuel aspect trapu. |
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Hagia Sophia appartient au type transitoire de la Basilique voûtée. Son dispositif le plus remarquable est le dôme énorme soutenu par quatre piliers massifs, situé à plus de 62 m du sol et reposant sur quatre pendentifs. Les faisceaux de lumière coulent par les fenêtres et illuminent l'intérieur, décomposant les masses et créant une impression d'espace infini. La poussée de la voute est contenue par les deux demi-coupoles s’ouvrant à l'est et à l'ouest, mais également par les contreforts massifs extérieurs situés au nord et au sud de l’édifice. L'église mesure 77 mètres sur 79 et la coupole possède un diamètre de 32 mètres. Les piliers des bas-côtés et des galeries sont repoussés sur les côtés. Cet arrangement intelligent masque la structure porteuse, créant l'impression que l'espace augmente dans toutes les directions et que le dôme flotte dans le vide. L'exonarthex et le narthex, à l'ouest, sont tous deux couverts par des voutes. Deux rampes inclinées, au nord et au sud du narthex, mènent aux galeries supérieures. Environ vingt années après la consécration de l'église, un tremblement de terre endommage sérieusement le dôme et la demi-coupole orientale. Pendant les réparations les structures se sont en partie effondrées, détruisant ciboire et ambon (7 mai 558). La reconstruction est confiée à Isidore le Jeune. La coupole est restaurée avec des matériaux plus légers et la base du support est renforcée. L'église est consacrée à nouveau le 23 décembre 563. Le 29 mai 1453, Mehmet le Conquérant entre dans la ville vaincue. En pénétrant dans la basilique il est stupéfié par sa beauté et décide de convertir la cathédrale en mosquée impériale. |
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Les deux grandes urnes d’albâtre, d’une capacité de 1250 litres chacune, furent apportées au XVIème siècle. Un paysan de Pergame les aurait trouvées remplies de pièces d’or dans son champ. Dans l’abside a été aménagé le mihrâb. A gauche la bibliothèque de Mahmut Ier (1730-1754) possède de magnifiques revêtements de céramique d’Iznik du XVIème siècle. En se dirigeant vers les tribunes on passe près de la colonne suante qui prétendait guérir les maladies et favoriser les maternités. Pour que cela soit efficace, il faut mettre son pouce dans le trou, et, avec la main à plat, faire un cercle complet de la gauche vers la droite en formulant son souhait. En 1847-49, le sultan Abdülmecit Ier demanda aux architectes suisses Gaspar et Guiseppe Fossati d’effectuer le premier nettoyage systématique de la décoration. Les frères Fossati ont laissé de nombreux schémas des phases successives du programme iconographique, mais ils sont également intervenus dans la décoration, ajoutant les fleurs peintes et d'autres motifs sur certaines surfaces. La plus ancienne mosaïque, située dans l’abside, représente la Vierge à l’Enfant. Elle est datée de la deuxième moitié du IXè siècle et a remplacée la croix qui ornait l’abside durant la période iconoclaste. La Vierge est assise sur un trône décoré de bijoux avec l’enfant Jésus assis sur ses genoux. De part et d’autre de l’arc triomphal, les archanges Michel et Gabriel, gardiens de la Vierge, étaient présents Seule la mosaïque de l’archange Gabriel, qui tient dans sa main un globe à survécu. |
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Dans la deuxième moitié du 9ème siècle le dôme est orné d'un médaillon contenant une représentation du
Christ Pantokrator. La mosaïque a été détruite au cours d’un tremblement de terre en 1346 et a été remplacée par une mosaïque semblable peu après 1355. Les voyageurs du XVIè siècle certifient son existence. La mosaïque de dôme a disparu pendant les travaux de nettoyage et de restauration menés par les frères de Fossati. Des quatre Chérubins ornant les pendentifs du dôme, seuls deux, situés à l’est, ont survécu. Au dessus de la Porte Impériale, qui permet le passage du narthex à la nef, se situe une mosaïque représentant le Christ en majesté. Il est assis sur un trône dont le dossier est en forme de lyre. Dans sa main gauche il tient l’Evangile et fait le signe de la bénédiction de la main droite. A gauche l’empereur Léon VI (912) est prosterné et de part et d’autre du Christ des représentations de la Vierge et de l’Archange Gabriel complètent la mosaïque, constituant une deesis. Cette mosaïque, hiératique mais figurant un Christ profondément humain est typique de l’art du IXème siècle. La mosaïque au dessus de la porte sud du narthex est datée du Xème siècle. La composition figure la Vierge à l’Enfant entourée de Constantin Ier et de Justinien. Constantin lui offre symboliquement la ville, tandis que Justinien lui fait don de la basilique Sainte Sophie. La mosaïque a probablement été commanditée par Basile II (976-1025) qui vouait une grande admiration à ces deux empereurs. Un portrait de l’empereur Alexandre, frère de Léon VI, qui a régné pendant une année (912-913) est également daté du Xème siècle. La mosaïque se situe dans la galerie nord et décore le pilier nord-ouest. Alexandre porte le costume impérial entièrement orné de pierres précieuses. |
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La tribune sud abrite trois mosaïques remarquables : |
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