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Amritsar : Inde du Nord
Penjab
ਅੰਮ੍ਰਿਤਸਰ

Temple d'Amritsar
Photo Satellite
 
Appelé Darbar Sahib, la Cour du Seigneur ou Harmandir, le Temple divin, le Temple d'Or d'Amritsar dans le Pendjab est un superbe exemple d'art indo-musulman.

Commencé en 1574 et continuellement restauré et embelli, il se dresse au centre d'un bassin cerné de degrés en marbre et d'édifices. Élevé sur l'eau, le pavillon est relié à l'enceinte par un pont étroit en marbre, symbolisant celui que les âmes devront franchir après la mort.

Cette passerelle, fine comme le fil du rasoir, aussi légère qu'un cheveu, ne supportera que le poids des personnes pieuses, les autres seront précipitées dans l'enfer sous-jacent. En marbre blanc, avec une terrasse dotée d'un pavillon à bangaldaren or flanqué de quatre chattri, l'Harmandir a reçu par la suite un décor floral en pierres précieuses et des inscriptions des versets du Granth Sahib ou Adi Granth sur les parois extérieures et intérieures du monument. L'Adi Granthest un recueil sacré d'hymnes destinés à la prière et à la méditation conservé dans la chambre centrale. Malgré son faste, une atmosphère de recueillement et de profonde religiosité émane de ce monument.
 
Amritsar - Temple d'Or Amritsar - Temple d'Or Amritsar - Temple d'Or
 

Le sikhisme a été fondé par Nanak, né en 1469 dans un village situé aux environs de Lahore dans le Penjab. Lors de ses pérégrinations incessantes, le maître rassemble autour de lui un nombre toujours croissant de sikhs, les «disciples», unis dans une vision religieuse monothéiste teintée de mysticisme. Après la mort de Nanak en 1539, la communauté est dirigée par neuf gourous, maîtres illuminés, dont certains sont martyrisés par les musulmans jusqu'à ce que le dixième, Govind, transforme les Sikhs en une communauté guerrière et institue, en 1699, le Khalsa, «Tout ce qui appartient à Dieu et qui est pur».

Les membres du Khalsa - devenus tels après une cérémonie spéciale -, s'emploient à défendre la foi par les armes. Ils se distinguent extérieurement par cinq éléments : les cheveux et la barbe qui ne sont jamais coupés, le peigne porté sous le turban, les pantalons s'arrêtant au genou afin de faciliter les mouvements lors des combats, le bracelet en fer et l'épée. Dans le cadre d'une réforme de l'organisation, Govind décrète qu'après lui il n'y aura plus de gourou, mais que seul le Granth Sahib, le livre sacré qui est la voix de Dieu, pourra désormais assumer ce rôle. C'est avec Govind, mort assassiné par un fanatique afghan en 1708, que prend fin l'histoire religieuse des Sikhs et que commence l'histoire politique qui les conduira à l'apogée de leur puissance dans le Penjab aux XVIII-XIXe siècles.

 
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S'inspirant des dogmes islamiques - tels que le monothéisme et l'absence d'icône - et de concepts hindous - comme la loi du karma et l'aspiration à la libération du cycle des renaissances -, Nanak élabore une théologie mystique dans laquelle Dieu est tout à la fois transcendant et immanent, doté d'une infinité d'attributs et totalement dépourvu de qualifications, sans aucune forme et sous le triple aspect du créateur, du conservateur et du destructeur. À lui, cause première contenant la matière et ses potentialités, on attribue l'épithète de «Celui qui est» et de « Celui dont le nom est Vérité » ; Nanak souligne ainsi que Dieu est le seul Être parfait existant et l'unique personnification de la Vérité. Il tire de lui-même le phénoménal et le réabsorbe périodiquement dans l'infinie succession des périodes cosmiques d'évolution et d'involution de l'univers. Bien qu'il ne s'incarne pas parmi les hommes - les Sikhs refusent la théorie  des avatara ou « descentes » divines des Hindous -, Dieu est père, présent dans les âmes qui lui sont semblables, comme la Voix qui guide et attend seulement d'être écoutée pour mener le fidèle à l'Illumination.

La voie permettant d'accéder à Dieu est ouverte aux hommes et aux femmes sans distinction de caste ou de race. Elle nécessite de vivre dans le monde, au sein d'une famille, en travaillant, dans un abandon confiant à la divinité. Rien n'est plus essentiel que la pureté de cœur et du seva, le « service » qui est la concrétisation de la fraternité. Celle-ci trouve dans les langar - les cuisines publiques distribuant gratuitement de la nourriture auprès des principaux lieux de culte, les gurudvara - son expression la plus significative. Dans le même ordre d'idées, les pratiques rituelles sont presque inexistantes : rassemblés dans des communautés ouvertes à tous dans un rapport égalitaire, les Sikhs se rencontrent le matin au gurudvara pour les ablutions et la récitation d'hymnes et le soir pour chanter, prier et prendre un repas en commun, raffermissant ainsi les liens entre Dieu et ses fidèles.

 
     
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