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Ce paysage, l'un des premiers de
Caillebotte, a été exécuté lors d'un voyage que le peintre
fit avec son père en Italie en 1872.
Œuvre de jeunesse, cette toile
apparaît charmante par l'instant bucolique qu'elle saisit. Une forte
réverbération envahit cependant l'atmosphère et dramatise la scène,
évocation subtile de la lourde chaleur qui écrase la région napolitaine au
travers d'un voile nuageux.
La route bordée de rochers blanc et de
l'arbuste décharné amène le regard vers la montagne lointaine; l'autre arbre
tout aussi sec, proche de la maison, sert de relais. La perspective fuyante
de la chaussée est interrompue par la ligne oblique de l'attelage et l'ombre
du cheval, perpendiculaire et plus ramassée. L'effet statique produit, est
renforcé par la robe noire de l'animal qui contraste sur les tons pastels du
site et l'aveuglante réverbération de la route. |
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[N° 6] Une Route à Naples (1872) Huile sur Toile (H. 0,40; L. 0,60) |
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Le cheval, seul être vivant de la composition
si l'on excepte le cocher assoupi dont le chapeau ou les cheveux bruns
laissent deviner la présence, a une position parfaitement sur ses
antérieurs. L'animal est au repos, comme l'attestent ses oreilles et son
postérieur droit. La brise qui repousse le ruban bleu de la sous-gorge est
trop faible et dérisoire pour ébranler la suspension du temps.
Dans
ce tableau, l'artiste s'intéresse déjà aux effets de la perspective qui
seront traités plus tard d'un point de vue plus élevé.
Derrière
la banquette du cocher apparaît ce qui doit être le revers du châssis d'une
toile à laquelle travaille le peintre, dont seuls se distinguent le chapeau
et, peut-être, la palette aux menues touches multicolores.
Cette représentation de l'Etna
est un clin d'œil complice à Katsushika Hokusai et à
Utagawa Hiroshige lorsque ceux-ci ont représenté des
vues au Japon.
Des véhicules attelés sont représentés par Gustave Caillebotte,
dans plusieurs de ses œuvres, ayant pour thème des rues et carrefours
parisiens. |
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