A l'abri des façades du pavillon du domaine de
Yerres "dont les fenêtres entrouvertes envoient des
bouffées de parfums bourgeois", par un après-midi d'été chaud et ensoleillé,
les femmes de la maison se sont regroupées. Assisses, toutes dans la même
pose, elles se concentrent sur une activité typique de la femme bourgeoise
et honnête du XIXème siècle : la lecture, la couture ou la broderie.
Au premier plan, cette jeune fille de bonne famille, dont la robe pastel à
l'encolure montante, cache pudiquement les bras et les jambes malgré la
température, est Marie Caillebotte, la cousine du peintre.
Sur le banc, Madame Hue, une amie de la famille, fait face à Madame
Charles Caillebotte, la tante de l'artiste, mère de Marie
Caillebotte et de Zoé, qui figurera dans
plusieurs toiles.
Un peu en retrait Madame Martial
Caillebotte, âgée de cinquante-sept ans est plongée dans sa
lecture, à l'écart de la conversation. Sa pose, identique à celle des
autres, intègre la mère de l'artiste à ce groupe féminin. |
Plus loin, le tapis de pélargonium, relayé par
la corbeille de table, renvoie son rouge éclatant et donne vie au calme sage
de cette société toute de noir, de sombre ou de pastel vêtue. Derrière les
parties ensoleillées du toit et du mur, points de fuite de la composition,
éclairent le tableau et, nous informant sur le peu de relief du parc, en
accentuent l'atmosphère sereine.
C'est en effet l'atmosphère paisible
et consciencieuse que nous relate le peintre; il ne s'attarde pas sur les
objets : broderies, livre, corbeille de fruits, sont peints rapidement. |