Gustave Caillebotte
|
|
Le thème de canotage revient fréquemment sous
la plume des romanciers naturalistes et sous le pinceau des
impressionnistes. Les Canotiers à Argenteuil de Monet,
exécutes en 1874, qui seront suivis des Canotiers à Chatou de
Renoir, en sont des exemples. La toile de Caillebotte est réalisée en aval de la propriété familiale, près de la prairie entre Yerres et Crosnes. Au loin, les reliefs de Montgeron. Dans cette scène sereine où le lent défilé des canotiers zèbre à son passage la tranquille verticalité des reflets de la rivière, l'impression d'insouciance et de temps suspendu a remplacé celle de l'effort : "... tout s'oublie et se pers au cours rapide des heures,... toutes nos actions coulent comme l'eau des fleuves entre des rivages sans mémoire..." disait Anatole France. |
[N° 86] Périssoires sur l'Yerres (1877) Huile sur Toile (H. 1,03; L. 1,56) |
Contrairement aux
Canotiers ramant sur l'Yerres,
la mise en page du tableau ne heurte pas le spectateur par un premier plan
puissant. Elle offre un espace de ciel au doux paysage baigné de lumière,
sous l'effet du jaune omniprésent. A l'image de la palette aux trois tons de bleu, de jaune et de vert, l'harmonie de la toile est tertiaire : en un mouvement décomposé en trois, l'attitude des bonshommes flottants, se transforme au rythme de leur progression sur l'Yerres, entre les troncs également au nombre de rois. Cette cadence à trois temps, est adoucie par les deux arbres souples qui penchent leur feuillage vers l'onde, et forment une corole dont le cœur s'ouvre aux pagayeurs. |
Aucune partie de ce site ne peut être utilisée ou reproduite sans autorisation.
Les liens simples vers toute page du site baudelet.net sont autorisés. © Antre du Web 2024 - Tous droits réservés |