Gustave Caillebotte
Homme au Bain (1884)
National Gallery (Londres)


 
 
 
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L'homme musclé représenté par Caillebotte est observé dans la posture inélégante d'une personne qui s'essuie avec sa serviette, telle une des baigneuses de Degas.

Les bains fréquents font l'objet d'une certaine méfiance jusque dans les années 1870, où, à la suite des découvertes de Pasteur, l'hygiène devient non seulement une protection contre les microbes, mais aussi un puissant symbole de la civilisation du progrès. Cela ne suppose pas forcément l'existence de salles de bains ni de baignoires alimentées par l'eau courante. Le fait de prendre un bain passe pour une activité efféminée, associée à l'oisiveté et à l'hédonisme, qui fascine artiste et écrivains.

La pièce représentée ici n possède aucune des installations permanentes d'une salle de bains. C'est plutôt un cabinet de toilette abrité par des rideaux.

L'homme nu occupé à l'activité féminine du bain n'en est pas moins résolument viril. La facture méticuleuse et la palette bleu violacé soulignent les contours des jambes et des fesses musclées. Caillebotte nous laisse entrevoir une partie du scrotum. La silhouette trapue s'insère fermement dans un environnement austère où les seuls accents décoratifs sont les reflets de la baignoire et de la chaise paillée sur laquelle l'homme a jeté ses habits.
 
Gustave Caillebotte - Homme au Bain
 
[N° 286] Homme au Bain (1884)
Huile sur Toile (H. 1,66; L. 1,25)
 
Il ne s'agit pas d'un rituel hédoniste. L'homme s'essuie avec une ardeur presque véhémente. Les traces des pieds mouillés accentuent encore son impatience, son désir d'en finir avec cette routine brève mais nécessaire.

On peut considérer Homme au Bain comme le pendant d'une autre grande peinture, inachevée celle-là, montrant un homme qui s'essuie la jambe. La brusquerie implicite du mouvement imprimé par la serviette se traduit par une touche très large et ample qui confère une crudité matérielle et métaphorique à cette image hardiment voyeuriste d'un homme tout occupé à sa toilette, peut-être la seule du genre avant la modernité du XXe siècle.
 
 
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