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Cette scène anecdotique, charmante de naturel,
est la première de la série des trois Baigneurs que
Caillebotte réalise au bord de la rivière d'Yerres.
On reconnait l'esprit curieux et attentif de l'artiste qui traduit là,
l'aspect inattendu d'une station banale, dans une composition dont le
découpage est également insolite.
La température de ce début de
journée parait douce et nécessite un peignoir après un bain vivifiant, le
feuillage est luxuriant. Cette belle saison est une invitation à la détente,
au plaisir de l'eau et des tenues légères.
Le personnage de droite à
moitié coupé, resserré dans son peignoir, les cheveux mouillés, s'est mis
discrètement en retrait pour assister à l'effort du plongeur.
Sur la
gauche, le tronc souple interdit à l'œil de s'évader hors de la scène où
l'on serait tenté de prévoir l'évolution du nageur. Cet axe nous ramène vers
la rive d'en face qui suit la colonne vertébrale de l'homme et vers
l'épaisse végétation et les arbres au feuillage plongeant. |
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[N° 89] Baigneurs, bord de l'Yerres (1877) Pastel (H. 0,75; L. 0,95) |
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L'ouverture d'une clairière ou d'un champ,
évite un effet de cloisonnement, né de l'absence de ciel, du tronc, de
l'impénétrable masse végétale et des bordures de ciment. Elle élargit
l'espace à l'infini et accentue ainsi l'impression d'éloignement du témoin,
qui reste en fait, très proche du plongeoir. |
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