Cambodge
Temples d'Angkor

Bordé à l’ouest par la mer, au nord par la Thaïlande et le Laos, à l’est et au sud par le Viêtnam, le royaume du Cambodge couvre dans ses frontières modernes une superficie beaucoup plus réduite que celle qui fut la sienne à son apogée, entre le Xè et le XIIIè siècle, au temps où Angkor était la capitale du plus puissant et du plus fastueux empire d’Asie du Sud-Est.

Géographiquement, le pays est essentiellement constitué par une vaste plaine butant à l’ouest sur le massif montagneux peu élevé des Cardamomes, frangé au nord par le plateau des Dangrêk et traversée à l’ouest par le puissant Mékong. Hormis quelques ensembles relativement importants de collines, le caractère parfaitement étalé de la plaine cambodgienne est animé de place en place par des collines, les phnom, sans doute considérées comme sacrées dès la plus haute Antiquité.

Le climat du Cambodge est soumis au régime des moussons selon une alternance de saisons sèches et de saisons humides régissant dans une très large mesure les principales activités humaines et rythmant la vie locale à la manière d’un immuable métronome.

L’une des caractéristiques géo-écologique les plus remarquables du Cambodge est l’existence, pratiquement au centre de la plaine, d’un vaste lac dont la superficie quadruple au moment de la saison des pluies. Le trop-plein d’eau du puissant fleuve induit alors un phénomène curieux et rare : l’inversion du cours du Tonlé Sap, exutoire du Grand Lac vers le Sud, et le reflux des eaux dans le sens opposé à celui de leur écoulement naturel. C’est alors que cette véritable petite mer intérieure d’eau douce voit sa superficie passer de 2500 à 10 000 km 2. Ses eaux particulièrement poissonneuses constituent un extraordinaire vivier, et c’est sûrement pour profiter de ces conditions extrêmement favorables que la capitale, Angkor, a été établie sur sa berge septentrionale.

L’agriculture, essentiellement rizicole, assurait la subsistance d’une population certainement considérable au temps de l’apogée d’Angkor. Le système économique angkorien tout entier devait reposer en très grande partie sur la maîtrise de l’irrigation. Une conjonction de facteurs politique et humains défavorables semble avoir conduit les ingénieurs khmers à modifier complètement leur approche du problème de l’irrigation dans le courant du XIIIè siècle. On n’établit plus alors de gigantesques baray (vastes quadrilatères de digues puissantes pouvant atteindre des dimensions considérables) mais de simples ponts-barrages au travers des rivières. Cette nouvelle approche s’inscrit dans l’ensemble des changements qui semblent introduire l’affaiblissement progressif de l’empire khmer. La montée en puissance des grands feudataires mais aussi des petits potentats locaux est une tendance de plus en plus nette au fur et à mesure de l’avancée de l’Histoire.

Resté longtemps à l'écart des routes touristiques, c'est l'un des joyaux du sud-est asiatique. Au coeur de la magie du Cambodge, il y a Angkor et ses merveilles. C'est incontestablement le trésor du Cambodge. Un trésor inestimable: à l'égal de la vallée des Rois, en Égypte, ou de la forteresse du Machu Picchu, au Pérou, le formidable complexe d'Angkor, énorme site de plus de 400 km², situé à environ 12 km au nord de Siem Reap, est une pièce archéologique majeure du patrimoine de l'humanité, en même temps qu'un fabuleux témoignage du génie humain tel qu'il s'est exprimé dans cette région du monde.

Le mot Angkor, parfois écrit Angkhor, est devenu un terme générique, il désigne non pas un monument ou un Temple en particulier, mais l'ensemble des constructions et sanctuaires, aujourd'hui éparpillés en pleine forêt à l'écart des activités humaines, qui s'élèvent sur ce qui fut autrefois l'emplacement d'une ville : la capitale des rois khmers à l'apogée de leur immense empire, chaque souverain ajoutant de nouveaux bâtiments à ceux de ses prédécesseurs.